La multiplication des abandons de poste contraint le ministre du Travail à envisager une évolution de leur indemnisation par l’assurance-chômage.
On parle d’abandon de poste lorsqu’un salarié ne vient plus travailler sans justifier son absence, en dépit de son obligation d’informer son employeur dans les plus brefs délais, et de remettre un justificatif d’absence sous 48 heures.
En l’absence de nouvelles et après relances, la sanction de l’abandon de poste entraîne dans la plupart des cas le licenciement, parfois pour faute grave. Dans ce cas, le salarié n’a droit ni à l’indemnité de licenciement ni à l’indemnité compensatrice de préavis. Mais, ce licenciement est considéré comme une privation involontaire d’emploi, malgré le choix du salarié de ne plus venir travailler. Il bénéficie alors des allocations chômage, à l’inverse la démission, considérée elle comme une privation volontaire d’emploi (sauf certains cas de démission légitime).
Le fait qu’un salarié qui abandonne son poste ait accès à des conditions d’indemnisation plus favorables qu’un salarié qui démissionne est qualifié de « faille » par le ministre du Travail Olivier Dussopt. Il est favorable à l’alignement des conditions, tout en veillant « à ce que les salariés qui abandonnent leur poste pour des raisons de sécurité ne soient pas pénalisés ».
Le projet de loi sur l’Assurance chômage pourrait créer une présomption de démission lorsque le salarié qui a volontairement abandonné son poste ne reprend pas le travail après y avoir été mis en demeure. Le salarié pourrait contester la rupture de son contrat fondée sur cette présomption en saisissant le conseil de prud’hommes, qui statuerait dans un délai d’un mois.
Cette disposition ne s’appliquerait notamment pas aux salariés qui quittent leur poste pour des raisons de santé ou de sécurité. A suivre…